Origine et développement de l’icône
L’histoire de l’icône est tissée de grandes affirmations théologiques et va bien au-delà de ce bref propos. Cette peinture destinée à la vénération semble s’établir dans la première moitié du Ve siècle. L’occasion en est l’arrivée à Constantinople du portrait de la Vierge à l’enfant (Hodighitria) attribuée à Saint Luc. Indépendamment du fait qu’il ait vraiment peint une ou plusieurs images de la Vierge Marie, il est le seul évangéliste à donner tant de détails sur Elle. Considéré, à tort ou à raison, comme le premier peintre d’icônes, il nous a sans conteste transmis la première icône « verbale » en brossant d’Elle un portrait spirituel.
Cet art pétri de théologie s’enrichit au fil des siècles, dès les catacombes, par-delà les conciles et l’iconoclasme purificateur, entraînant Jean Damascène, Théodore Studite comme Basile le Grand, culture nouvelle (Byzance) qui se maintient pendant plus d’un millénaire (330-1453), l’icône résulte d’une synthèse des cultures hellénique, romaine et chrétienne. L’art romain lui-même profite de cette influence byzantine et si les pays slaves ne sont pas culturellement réductibles à Byzance, leur art n’aurait jamais connu un développement aussi harmonieux sans cette influence déterminante. Le même esprit et la même technique observables bien au-delà des frontières de l’Empire témoignent d’une unité byzantine, sans méconnaître pour autant les apports nationaux spécifiques.